15 Juin 2016
Bonjour cher lecteur,
Du confort et dans la solitude de la bibliothèque d'Halifax, j'ai enfin le recul pour te parler de Terre Neuve. Je ne te cacherai pas que pour cette parenthèse d'une semaine, et en rupture avec mes habitudes solitaires prises depuis plusieurs mois, malgré des rencontres et des compagnonnages d'aventure, j'ai eu le privilège d'une compagnie bienvenue sous la forme d'une figure primesautière au manteau rouge qui rend très bien sur les photos.
Laissant temporairement de côté mon anglophonie de voyage et mes longues heures d'écriture, j'ai pu me projeter en un road trip épique (difficile à entreprendre par moi-même, voir l'article J'ai mal viré ...) au son d'Ennio Morricone ou des plus grands du jazz écossais, sillonner les routes sauvages à travers les bois, les lacs, et les bords de mer brumeux (des paysages somptueux que le geek qui est en moi hésite à associer à Howard Shore ou à Jeremy Soule), admirer les maisonnettes colorées de Saint John's et les icebergs de Twillingate, me délecter puis me lasser des plats locaux invariablement frits, et refaire le monde, dans la nuit tombante de forêts isolées, à la lueur des feux de camp allumés au zippo.
Mon périple continue donc après cette belle semaine : je retrouve, pour quelques semaines encore, les voies profondes et inattendues du hasard et de l'introspection ; je retrouve, avec un vertige renouvelé, le grand chemin ouvert de la liberté intégrale. Je garde toutefois de cette étape, rougeoyant même au vent et à la pluie glacée, la chaleur réconfortante d'une présence amicale.
À bientôt pour mon exploration des provinces maritimes,
Le Grand Classique